Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/400

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droit aux riches colonies, aux colonies à ſucre, qui venoient de tomber entre ſes mains, comme la ſituation de ſes finances paroiſſoit l’exiger. L’augmentation de ſes douanes qui étoit une ſuite néceſſaire de ce ſyſtême, devenoit la meilleure caiſſe d’amortiſſement qu’on pût imaginer ; & elle devoit être d’autant plus agréable pour la nation, qu’elle auroit été formée aux dépens de la France. Cet avantage eut été ſuivi de trois autres fort conſidérables. Le premier de dépouiller une puiſſance rivale, & redoutable malgré ſes fautes, de la plus riche branche de ſon commerce. Le ſecond de la conſumer à la défenſe du Canada, colonie ruineuſe par ſa ſituation, pour une nation accoutumée à négliger ſa marine. Le troiſième de tenir dans une dépendance plus étroite & plus affairée de la métropole, la Nouvelle-Angleterre qui auroit toujours eu beſoin d’appui, contre un voiſin inquiet, actif & guerrier.

Mais quand le conſeil de George III auroit cru devoir rendre à ſes ennemis un mauvais pays du continent, & garder des iſles opulentes, il n’auroit peut-être osé