Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/54

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chargés de faire recevoir les réparations, que ſans eux on n’eût jamais ordonnées, en donnèrent avis à Farancaha, l’homme le plus accrédité de ſa nation. Il vint au-devant d’eux, & les embraſſant avec des larmes de joie : « Mes pères, leur dit-il, nous conſentons à oublier le paſſé, & à faire une nouvelle alliance avec les Portugais : mais qu’ils ſoient déſormais plus modérés & plus fidèles aux droits des nations, qu’ils ne l’ont été. Notre attachement mérite au-moins de l’équité. On nous traite de barbares, cependant nous reſpectons la juſtice & nos amis ». Les miſſionnaires ayant promis que leur nation obſerveroit déſormais plus religieuſement les loix de la paix & de l’union, Farancaha reprit : « Si vous doutez de la bonne-foi des Cariges, je vais vous en donner une preuve. J’ai un neveu que j’aime tendrement ; il eſt l’eſpérance de ma maiſon, & fait les délices de ſa mère : elle mourroit de douleur, ſi elle perdoit ſon fils. Je veux cependant vous le donner en otage. Amenez-le avec vous, cultivez ſa jeuneſſe, prenez ſoin de ſon éducation, inſtruiſez-le de