Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/85

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Monde, & donner à la république une conſiſtance qu’elle ne pouvoit obtenir de ſon propre territoire. Mais il auroit fallu, pour s’y maintenir, que l’état ſe fût chargé de ſon adminiſtration, de ſa défenſe ; & pour la faire proſpérer, qu’on l’eût fait jouir d’une liberté entière. Avec ces précautions, le Bréſil eut été conſervé, & auroit enrichi la nation au lieu de ruiner une compagnie. Malheureuſement on ignoroit encore que défricher des terres en Amérique, étoit l’unique moyen de les rendre utiles, & que ce ſuccès ne pouvoit être que l’ouvrage d’un commerce ouvert à tous les citoyens ſous la protection du gouvernement.

Les Portugais ne ſe virent pas plutôt délivrés, par une convention ſolide, d’un ennemi qui les avoit ſi ſouvent vaincus, ſi ſouvent humiliés, qu’ils s’occupèrent du ſoin de donner de la ſtabilité à leur poſſeſſion & d’y multiplier les richeſſes. Quelques-uns des arrangemens qu’on fit pour avancer, pour aſſurer la proſpérité publique, portaient malheureuſement l’empreinte de l’ignorance & du préjugé : mais ils étaient très-ſupé-