Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/103

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marchandiſes, ou avec des eſclaves. Jamais on ne cède aucune portion du territoire ; il appartient tout entier à la commune, dont le chef fixe l’étendue que chacun doit cultiver, pour en recueillir les fruits.

Cette manière de terminer les différends, n’eſt pas ſeulement des petits états qui ont des chefs trop ſages pour chercher à s’agrandir, trop âgés pour ne pas aimer la paix. Les grands empires ſont réduits à s’y conformer avec des voiſins plus foibles qu’eux. Le deſpote n’a jamais de malice ſur pied ; & quoiqu’il diſpoſe à ſon gré de la vie des gouverneurs de ſes provinces, il ne leur preſcrit aucun principe d’adminiſtration. Ce ſont de petits ſouverains qui, dans la crainte d’être ſoupçonnés d’ambition & punis de mort, vivent en bonne intelligence avec les peuplades électives qui les environnent. L’harmonie entre les puiſſances conſidérables & les autres états, ſubſiſte en même tems par le pouvoir immenſe que le prince a ſur ſes ſujets, & par l’impoſſibilité où il eſt de s’en ſervir comme il le voudroit. Sa volonté n’eſt qu’un trait qui ne peut frapper qu’un coup & qu’une tête à la fois. Il peut