Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/108

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ne ſont guère diſtinguées des autres, que par leur étendue. Ce n’eſt pas que l’abondance du plus beau & du meilleur bois ; ce n’eſt pas qu’une terre propre à faire de la brique, qui remplaceroit la pierre infiniment rare dans ces contrées, ne ſollicitent ces peuples à d’autres conſtructions : mais il ne leur eſt jamais tombé dans l’eſprit qu’il fallût ſe donner tant de peine pour ſe loger.

L’ameublement eſt digne de l’habitation. Dans les villes, comme dans les campagnes, chez le prince, comme chez les derniers citoyens, il ſe réduit à quelques paniers, à quelques pots de terre, à quelques uſtenſiles de calebaſſe. Si le pauvre ne couchoit ſur une natte faite dans le pays, & le riche ſur un tapis arrivé d’Europe, tout ſeroit ſemblable.

La nourriture eſt auſſi la même. Du riz, du manioc, du mais, des ignames ou des patates, ſelon la qualité du terrein ; des fruits ſauvages ; du vin de palmier ; du gibier & du poiſſon que chacun ſe procure à ſa volonté : tels ſont les vivres qui, ſans en excepter les eſclaves, ſont communs à tous.

Une ceinture, placée au-deſſus des reins