Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’aucun homme puiſſe être admis dans leur ſociété. La jalouſie des rangs eſt la plus forte paſſion de ces peuples naturellement paiſibles. Tout eſt étiquette, & à la cour des princes, & dans les conditions privées. Au moindre événement, on vole chez ſes amis, ou pour les féliciter, ou pour s’affliger avec eux. Un mariage eſt le ſujet de trois mois de viſites. Les obsèques d’un homme en crédit durent quelquefois deux ans. Les gens qui tenoient à lui par quelque lien, promènent ſes triſtes reſtes dans pluſieurs provinces. La troupe groſſit dans la marche ; & perſonne ne ſe retire qu’on n’ait déposé le cadavre dans le tombeau, avec les démonſtrations de la plus vive douleur. Un goût ſi décidé pour les cérémonies, s’eſt trouvé favorable à la ſuperſtition, & la ſuperſtition a favorisé l’indolence.

Du Zaire à la rivière de Coanza, on retrouve bien les anciennes mœurs, mais on y remarque un mélange confus de pratiques Européennes qui ne ſe voit pas ailleurs. Il eſt naturel de penſer que les Portugais qui ont de grands établiſſemens dans cette contrée, & qui ont voulu y introduire le