Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/124

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à s’en approcher, furent impitoyablement repouſſés. M. David, chef des François dans le Sénégal, imagina en 1740 de faire ravager par un prince Foule les bords du Felemé, d’où Bambouk tiroit tous ſes vivres. Ce malheureux pays alloit périr, au milieu de ſes monceaux d’or, lorſque l’auteur de leurs calamités leur fit propoſer de leur envoyer des ſubſiſtances du fort Galam qui n’en eſt éloigné que de quarante lieues, s’ils conſentoient à le recevoir & à permettre aux ſiens d’exploiter leurs mines. Ces conditions furent acceptées, & l’obſervation en fut de nouveau jurée à l’auteur du projet lui-même, qui quatre ans après ſe tranſporta dans ces provinces. Mais le traité n’eut aucune ſuite. Seulement, le ſouvenir des maux qu’on avoit ſoufferts, & de ceux qu’on avoit craints, détermina les peuples à demander des productions à un ſol qui n’avoit été fécond qu’en métaux. Il paroît qu’on a perdu l’or de vue, pour s’occuper uniquement du commerce des eſclaves.

XVII. Le commerce de la Guinée s’eſt agrandi par la vente des eſclaves.

La propriété que quelques hommes ont acquiſe ſur d’autres dans la Guinée, eſt d’une origine fort ancienne. Elle y eſt générale-