Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/147

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celle de Mayumba même. On y peut faire sûrement & facilement de l’eau & du bois. Tant d’avantages y auroient vraiſemblablement attiré un grand commerce, ſi le tems & les dépenſes néceſſaires pour arriver à l’extrémité d’une longue langue de terre n’en euſſent dégoûté les marchands d’eſclaves.

Ils ont préféré Loango, où l’on mouille à huit ou neuf cens toiſes du rivage, par trois ou quatre braſſes d’eau, ſur un fonds de vaſe. L’agitation de la mer eſt telle qu’on ne peut aborder la côte qu’avec des pirogues. Les comptoirs Européens occupent à une lieue de la ville une hauteur regardée comme très-mal-ſaine. De-là vient que, quoique les noirs y ſoient à meilleur marché qu’ailleurs, que, quoiqu’on y ſoit moins difficile ſur la qualité des marchandiſes, les navigateurs n’abordent guère à Loango que lorſque la concurrence eſt trop grande dans les autres ports.

À Molembo, il faut que les vaiſſeaux s’arrêtent à une lieue du rivage, & que pour aborder, les bateaux franchiſſent une barre aſſez dangereuſe. Les affaires ſe traitent ſur une montagne fort agréable, mais d’un accès