Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/169

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Chriſtianſbourg & Frederiſbourg ſont les ſeuls comptoirs un peu fortifiés ; les autres ne ſont que de ſimples loges. Pour la ſomme de 53 160 livres, la couronne entretient dans les cinq établiſſemens ſoixante-deux hommes, dont quelques-uns ſont noirs. Si les magaſins étoient convenablement approviſionnés, il ſeroit facile de traiter tous les ans deux mille eſclaves. Dans l’état actuel des choſes, on n’en achète que douze cens, livrés la plupart aux nations étrangères, parce qu’il ne ſe préſente pas des navigateurs Danois pour les enlever.

Il n’eſt pas aisé de prévoir quelles maximes ſuivra l’Eſpagne dans les liaiſons qu’elle va former avec l’Afrique. Cette couronne reçut ſucceſſivement, tantôt ouvertement & tantôt en fraude, ſes eſclaves des Génois, des Portugais, des François & des Anglois. Pour ſortir de cette dépendance, elle s’eſt fait céder, dans les traités de 1777 & de 1778, par la cour de Liſbonne, les iſles d’Anobon & de Fernando del Po, toutes deux ſituées très-près de la ligne, l’une au Sud & l’autre au Nord. La première n’a qu’un port très-dangereux, trop peu d’eau pour les navires,