Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/236

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tueuſes. Une plus grande maſſe de travail donnera une plus grande abondance de productions aux colonies, que leurs richeſſes mettront en état de demander plus de marchandiſes à la métropole.

Craindroit-on que la facilité de ſubſiſter ſans agir, ſur un ſol naturellement fertile, de ſe paſſer de vêtemens ſous un ciel brûlant, plongeât les hommes dans l’oiſiveté ? Pourquoi donc les habitans de l’Europe ne ſe bornent-ils pas aux travaux de première néceſſité ? Pourquoi s’épuiſent-ils dans des occupations laborieuſes, qui ne ſatiſfont que des fantaiſies paſſagères ? Il eſt parmi nous mille profeſſions plus pénibles les unes que les autres, qui ſont l’ouvrage de nos inſtitutions. Les loix ont fait éclore ſur la terre un eſſaim de beſoins factices, qui n’auroient jamais exiſté ſans elles. En diſtribuant toutes les propriétés au gré de leur caprice, elles ont aſſujetti une infinité d’hommes à la volonté impérieuſe de leurs ſemblables, au point de les faire chanter & danſer pour vivre. Vous avez parmi vous des êtres faits comme vous, qui ont conſenti à s’enterrer ſous des montagnes pour vous fournir des métaux, du cuivre qui vous em-