Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/280

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que les iſles ſe procurent tout ce qui convient ou qui plaît à leurs colons. Elles tirent de l’Europe des farines, des boiſſons, des viandes ſalées, des ſoieries, des toiles, des quincailleries ; tout ce qui forme leur vêtement, leur nourriture, leur ameublement, leur parure, leurs commodités, leurs fantaiſies même. Leurs conſommations en tour genre ſont prodigieuſes, & doivent influer néceſſairement dans les mœurs des habitans, la plupart aſſez riches pour ſe les permettre.

XXXI. Caractère des Européens établis dans l’archipel Américain.

Il ſemble que les Européens tranſplantés dans les iſles de l’Amérique, ne devroient pas avoir moins dégénéré que les animaux qu’ils y ont fait paſſer. Le climat agit ſur tous les êtres vivans. Mais les hommes ſont moins immédiatement ſoumis à la nature, & réſiſtent à ſon influence, parce qu’ils ſont, de tous les êtres, ceux qui ont le plus de moral. Les premiers colons établis dans les Antilles, corrigèrent l’activité d’un nouveau ciel & d’un nouveau ſol, par les commodités qu’ils pouvoient tirer d’un commerce toujours ouvert avec leur ancienne patrie. Ils apprirent à ſe loger & à ſe nourrir,