Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/295

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du ſang, qui en entraîne la diſſolution : les bains, les lavemens, l’oxycrat, les véſicatoires même, lorſqu’il y a du délire. Nous avons vu un homme de l’art & d’un ſens profond qui penſoit que la cauſe prochaine de cette maladie étoit un coup de ſoleil, & qui aſſuroit que ceux qui ne s’y expoſoient pas, échappoient généralement à cette calamité.

La plupart de ceux qui réſiſtent à la maladie, traînent une convaleſcence lente & difficile. Pluſieurs tombent même dans une langueur habituelle, produite par l’affaibliſſement de toute la machine, que l’air toujours dévorant, & les alimens du pays, trop foibles ſans doute, ne peuvent remettre en vigueur. De-là réſultent des obſtructions, des jauniſſes, des gonflemens de rate, qui quelquefois ſe terminent par l’hydropiſie.

Ce danger affaiblit preſque tous les Européens qui débarquent en Amérique, & ſouvent même les Créoles qui reviennent des pays tempérés. Mais il épargne les femmes dont le ſang a des évacuations naturelles ; & les nègres qui, nés ſous un climat plus chaud, ſont aguerris par la nature, & pré-