Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/299

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nées, avoient mis en poſſeſſion des iſles, ſont devenus le séjour des arts & de tous les agrémens, qui ſont une ſuite naturelle & néceſſaire d’une grande abondance.

Ce n’eſt pas tout. Ces colonies ont élevé les nations qui les ont fondées, à une ſupériorité d’influence dans le monde politique ; & voici comment. L’or & l’argent qui forment la circulation générale de l’Europe, viennent du Mexique, du Pérou & du Bréſil. Ils n’appartiennent pas aux Eſpagnols & aux Portugais, mais aux peuples qui donnent leurs marchandiſes en échange de ces métaux. Ces peuples ont entre eux des comptes, qui, en dernier réſultat, vont ſe ſolder à Liſbonne & à Cadix, qu’on peut regarder comme une caiſſe commune & univerſelle, C’eſt-là qu’on doit juger de l’accroiſſement ou de la décadence du commerce de chaque nation. Celle qui eſt en équilibre de vente ou d’achat avec les autres, retire ſon intérêt entier. Celle qui a acheté plus qu’elle n’a vendu, retire moins que ſon intérêt ; parce qu’elle en a cédé une partie, pour s’acquitter avec la nation dont elle étoit débitrice. Celle qui a plus vendu aux autres