Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/308

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montrent quelquefois de la ſagacité, & ne nous ont pas été tout-à-fait inutiles. Elles ont été les premiers pas de la ſcience, qu’il étoit réſervé au tems, aux efforts des hommes de génie, & à des haſards heureux de perfectionner. On a tenté de déchirer le voile de la nature avant que de le lever.

Les Grecs & les Romains diſoient que le coquillage s’élevoit tous les matins ſur la ſurface des eaux, & recevoit la rosée qui s’y changeoit en perle. Cette idée agréable a eu le ſort de tant d’autres fables, lorſque l’eſprit d’obſervation a fait connoître que le coquillage reſtoit toujours au fond de la mer ou attaché aux rochers où il s’étoit formé ; & que la ſaine phyſique a démontré qu’il étoit impoſſible que ce fut autrement.

On a imaginé depuis que les perles devoient, être les œufs ou le frai des animaux renfermés dans la coquille. Cette opinion eſt tombée, lorſqu’on a été pleinement inſtruit que les perles ſe trouvoient dans toutes les parties de l’animal ; lorſqu’après les recherches les plus ſuivies, l’anatomie n’a pu découvrir des organes propres à la repro-