Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/310

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Quoiqu’on eut découvert des perles dans les mers des Indes Orientales & dans celles de l’Amérique, leur prix ſe ſoutint aſſez, pour qu’on cherchât à les contrefaire. L’imitation fut d’abord groſſière. C’étoit du verre, couvert de mercure. Les eſſais ſe ſont multipliés ; & avec le tems on eſt parvenu à copier aſſez bien la nature, pour qu’il fût facile de s’y méprendre. Les perles artificielles, faites aujourd’hui avec de la cire & de la colle de poiſſon, ont ſur les autres quelques avantages. Elles ſont à bon marché ; & on leur donne le volume, la forme qui conviennent le mieux aux femmes qui veulent les faire ſervir à leur parure.

Cette invention étoit ignorée, lorſque les Eſpagnols s’établirent à Cubagua. Ils arrivèrent avec quelques ſauvages des Lucayes qui ne s’étoient pas trouvés propres au travail des mines ; mais qui avoient une grande facilité à demeurer long-tems ſous l’eau. Ce talent valut à leurs oppreſſeurs une grande quantité de perles. On ne les gâta pas, comme avoient fait juſqu’alors les Américains, qui ne connoiſſoient que le moyen du feu, pour ouvrir la coquille qui