Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/341

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qui prenoient tous les jours de la conſiſtance. On les rappela. Les Eſpagnols ſe réjouirent de ce départ, mais ils n’occupèrent pas la place qui devenoit vacante.

Ce n’eſt que de nos jours que la cour de Madrid y a fait paſſer quelques Canariens. L’état s’eſt chargé de la dépenſe de leur voyage, des frais de leur établiſſement, de leur ſubſiſtance pendant pluſieurs années. Ces meſures, quoique ſages, n’ont produit aucun bien. Le vice du climat, des défrichemens commencés ſans précaution, l’infidélité ſur-tout des adminiſtrateurs qui ſe ſont approprié les fonds qui leur étoient confiés : toutes ces cauſes & peut-être quelques autres, ont précipité dans le tombeau la plupart des nouveaux colons ; & ce qui a échappé à tant de calamités, languit dans l’attente d’une mort prochaine. Voyons ſi les efforts pour rendre Cuba floriſſant auront été plus heureux.

X. Conquête de l’iſle de Cuba par les Eſpagnols.

L’iſle de Cuba, séparée de celle de Saint-Domingue par un canal étroit, pourroit ſeule valoir un royaume. Elle a deux cens trente lieues de long, & depuis quatorze juſqu’à vingt-quatre de large. Aucune