Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/348

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Les enfans trouvent une éducation bonne ou mauvaiſe dans la plupart des cloîtres. Il y a même, depuis 1728, à la Havane, une univerſité qui a 37 800 livres de revenu, & moins de deux cens élèves.

Dix-neuf hôpitaux ſont répandus dans l’iſle ; & là, comme ailleurs, on n’eſt d’accord ni ſur l’utilité, ni ſur la meilleure forme de ces établiſſemens. Hélas ! en fait d’adminiſtration tout eſt donc encore problématique ; & les queſtions qui touchent au bonheur de l’eſpèce humaine, ſont peut-être celles qui ont été le moins réſolues.

Les pays prétendus policés du globe ſont couverts d’hommes pareſſeux, qui trouvent plus doux de tendre la main dans les rues, que de ſe ſervir de leurs bras dans les ateliers. Certes, notre deſſein n’eſt pas d’endurcir les cœurs : mais nous prononcerons, ſans balancer, que ces misérables ſont autant de voleurs du véritable pauvre, & que celui qui leur donne des ſecours ſe rend leur complice. La connoiſſance de leur hypocriſie, de leurs vices, de leurs débauches, de leurs nocturnes ſaturnales, affoiblit la commisération qui eſt due à l’indigence