Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/355

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Certes, on ne peut nier que ce cruel moyen n’ait été mis en uſage dans toute ſa violence. Cependant, quel effet a-t-il produit ? On a tué beaucoup d’hommes ſans en corriger aucun.

Il ſe peut que les hôpitaux encouragent la pareſſe & la débauche. Mais ſi ce vice eſt eſſentiellement inhérent à ces établiſſemens, il faut le ſupporter. S’il peut être réformé, il faut y travailler. Laiſſons ſubſiſter les hôpitaux : mais occupons-nous à diminuer par l’aiſance générale, la multitude des malheureux qui ſont forcés de s’y réfugier. Qu’ils ſoient employés dans les maiſons de charité à des travaux sédentaires, que la pareſſe y ſoit punie, que l’activité y ſoit récompensée.

À l’égard des malades, qu’ils ſoient ſoignés comme des hommes doivent l’être par des hommes. La patrie leur doit ce ſecours par juſtice ou par intérêt. S’ils ſont vieux, ils ont ſervi l’humanité, ils ont mis d’autres citoyens au monde ; s’ils ſont jeunes, ils peuvent la ſervir encore, ils peuvent être la ſouche d’une génération nouvelle. Enfin, une fois admis dans ces aſyles de charité, que la ſainte hoſpitalité y ſoit exercée dans