Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/365

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Des bois d’un cèdre propre à la conſtruction couvroient la colonie, ſans qu’on eût jamais ſongé à les employer. Enfin on y forma, en 1724, des ateliers, dont, juſqu’à ce jour, il eſt ſorti cinquante-huit vaiſſeaux ou frégates. Cet établiſſement ſe ſoutient, malgré la néceſſité où l’on eſt réduit de porter pour ces bâtimens du fer & des cordages que l’iſle ne fournit pas ; malgré l’habitude contractée depuis 1750 de leur porter du nord de l’Europe des mâtures qu’on tiroit autrefois, mais d’une qualité inférieure, du golfe du Mexique.

La flottille, deſtinée à purger les côtes Eſpagnoles de fraudeurs ou de pirates, & qui, hors de la ſaiſon des croiſières, ſe tenoit à la Vera-Crux, fut ſupprimée en 1748. Son action étoit devenue inutile, depuis que le gouvernement avoit pris le parti de laiſſer habituellement à Cuba des forces maritimes plus ou moins conſidérables. En tems de paix, ces vaiſſeaux portent aux iſles, à Cumana, à la Louyſiane les fonds conſacrés aux beſoins annuels de ces divers établiſſemens ; ils en écartent le plus qu’ils peuvent la contrebande, ils font reſpecter le nom