Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/372

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En continuant de faire le tour de la ville, on trouve le fort d’Atarès, conſtruit depuis le ſiège. Il eſt de pierre & a quatre baſtions, avec un chemin couvert, une demi-lune en avant de la porte, un large foſſé, un bon rempart, des citernes, des caſemates, un magaſin à poudre. Il eſt à un petit quart de lieue de la ville, & au-delà d’une rivière & d’un marais impraticable, qui la couvrent de ce côté-là. On l’a placé ſur une hauteur qu’il embraſſe en entier, & qu’on a iſolé en creuſant un large foſſé, où la mer entre du fond du port. Outre qu’il domine la communication de la ville avec l’intérieur de l’iſle, il défend, en croiſant ſes feux avec ceux d’Aroſteguy, l’enceinte de la place, qui ſe trouve protégée encore dans l’intervalle de ces deux forts, par une groſſe redoute. Il croiſe auſſi ſon feu avec le Morro qui eſt fort élevé, & placé ſur la pointe du fort la plus avancée.

S’il étoit permis d’avoir une opinion ſur une matière qu’on ne connoit point par profeſſion, on ſe haſarderoit à dire, que ceux qui feront le ſiège de la Havane, doivent le commencer par le Cavana & le