Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/418

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teaux dans les autres colonies, laiſſe plutôt ou plus tard un vuide qui ne peut être rempli, ni par un nouveau cafier, ni par aucune autre plante, parce que les orages ont ſucceſſivement dépouillé ce ſol de tout ce qui le rendoit fertile. Il n’en eſt pas ainſi à Surinam. Cet arbre précieux n’y conſerve, il eſt vrai, ſa vigueur qu’environ vingt ans : mais de jeunes plants mis dans l’intervalle des anciens, & deſtinés à les remplacer, empêchent le cultivateur de ſe reſſentir de cette décadence prématurée. De-là vient qu’il n’y a jamais d’interruption dans les récoltes. Elles ſont même plus abondantes que dans les autres établiſſemens.

La diſpoſition d’une ſucrerie dans ces ſinguliers marais, a cela de particulier, que le terrein eſt coupé par pluſieurs petits canaux deſtinés au tranſport des cannes. Ils aboutiſſent tous au grand canal qui, par une de ſes iſſues, reçoit les eaux lorſqu’elles montent, & par l’autre fait tourner un moulin lorſqu’elles baiſſent. Dans ces plantations, la première production n’eſt pas de bonne qualité : mais le tems lui donne, ou peu s’en faut, ce qui lui manquoit de perfection. On

peut