Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/434

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tranſplantés au-delà des mers. Ces diſcuſſions ne diminueroient pas le mal. Il faut laiſſer aux oiſifs les queſtions oiſeuſes. Qu’ils écrivent, qu’ils diſputent. Si cela n’eſt pas fort utile, cela n’eſt pas fort nuiſible. Mais ce ne ſont pas des diſcours, c’eſt de l’action qu’il faut dans un incendie. Tandis qu’on perdroit ſon tems à examiner quelle a été la cauſe, quels ont été les ravages, & quels ſont les progrès du feu, l’édifice ſeroit réduit en cendres. Un ſoin preſſant doit occuper les états-généraux. Qu’ils tirent la vaſte contrée ſoumiſe à la Hollande, depuis la rivière de Poumaron juſqu’à celle de Marony, de l’inquiétude qui l’engourdit, de la misère qui l’accable, & qu’ils lèvent enſuite les autres obſtacles qui s’oppoſent ſi opiniâtrement à ſes progrès.

Celui qui vient du climat paroît le plus difficile à ſurmonter. Dans cette région, l’année eſt partagée entre des pluies continuelles & des chaleurs exceſſives. Il faut diſputer ſans interruption à des reptiles dégoûtans des récoltes achetées par les travaux les plus aſſidus. On eſt exposé à périr dans les langueurs de l’hydropiſie ou dans des

fièvres