Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/45

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que les deux contrées ont entre elles ne peut s’entretenir qu’à travers des ſables mouvans & arides, où l’on ne trouve que très-rarement de l’eau. La république peut avoir un revenu de 2 000 000 livres, fondé ſur les palmiers, ſur les puits de la campagne, ſur les douanes & ſur la monnoie.

Les caravanes de Gadême & de Tombut portoient autrefois beaucoup d’or à Tripoli : depuis quelque tems, elles ſont moins riches & moins régulières. Celle de Maroc continue à s’y rendre en allant à la Mecque & en revenant de ce lieu révéré par les Muſulmans : mais comme le nombre des pèlerins a ſenſiblement diminué, ce paſſage n’eſt plus ſi utile. Par toutes ces raiſons, le commerce qu’on faiſoit par terre eſt réduit à rien ou à peu de choſe.

Celui de mer eſt un peu plus conſidérable. Les navigateurs Levantins vont prendre quelquefois leur chargement dans quelques-unes des mauvaiſes rades répandues ſur cette côte immenſe : mais la plupart font leurs ventes & leurs achats dans le port de la capitale, beaucoup meilleur que tous les autres, & où ſe trouvent réunies les marchan-