Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/461

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Saint-Thomas dut l’éclat qu’il jeta. La mer y a creusé un port excellent, qui peut mettre en sûreté cinquante vaiſſeaux. Cet avantage le fit fréquenter par les Flibuſtiers Anglois, François, Hollandois qui vouloient ſouſtraire le fruit de leurs rapines, aux droits qu’on exigeoit d’eux, dans leurs propres établiſſemens. Les corſaires qui avoient fait des priſes trop bas, pour les faire remonter aux iſles de leur nation, les venoient vendre à celle de Saint-Thomas. Il étoit l’aſyle de tous les bâtimens marchands qui, pourſuivis en tems de guerre, y trouvoient un port neutre. C’étoit l’entrepôt de tous les échanges que les peuples voiſins n’auroient pu faire ailleurs avec autant d’aiſance & de sûreté. C’eſt de-là qu’on expédioit tous les jours des bateaux richement chargés, pour un commerce clandeſtin avec les côtes Eſpagnoles, d’où l’on apportoit beaucoup de métaux & de marchandiſes précieuſes. Saint-Thomas étoit enfin une place où ſe faiſoient des marchés très-importans.

Mais le Danemarck ne profitoit pas de cette circulation rapide. C’étoient des étrangers qui s’enrichiſſoient & qui diſparoiſſoient avec