Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/469

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Saint-Jean eſt habité par cent dix blancs & deux mille trois cens vingt-quatre eſclaves. Saint-Thomas, par trois cens trente-ſix blancs & quatre mille deux cens quatre-vingt-ſeize eſclaves. Sainte-Croix, par deux mille cent trente-ſix blancs & vingt-deux mille deux cens quarante-quatre eſclaves. Il n’y a point d’affranchis à Saint-Jean ; & il n’y en a que cinquante-deux à Saint-Thomas, que cent cinquante-cinq à Sainte-Croix. Cependant, les formalités néceſſaires pour accorder la liberté, ſe réduiſent à un ſimple enregiſtrement dans une cour de juſtice. Si une ſi grande facilité n’a pas multiplié ces actes de bienfaiſance, c’eſt qu’ils ont été interdits à ceux qui avoient contracté des dettes. On a craint que les débiteurs ne fuſſent tentés d’être généreux aux dépens de leurs créanciers.

Cette loi me paroît très-ſage. Je penſe, qu’en la mitigeant, elle auroit ſon utilité, même dans nos contrées. J’approuverois fort, que tout citoyen, revêtu de fonctions honorifiques, à la cour, dans les armées, dans l’égliſe, dans la magiſtrature, en fût ſuſpendu au moment où il ſeroit légitimement pourſuivi par un créancier, & qu’il en fût irrémiſſible-