Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/62

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d’aſſez beaux reſtes de pluſieurs monumens. Sa rade eſt sûre, commode & aſſez fréquentée. Il s’y formeroit à peu de frais un port qui recevroit les plus grands vaiſſeaux. C’eſt la place Maure la plus voiſine d’Oran, dont les Eſpagnols s’emparèrent en 1509, qui leur fut enlevée en 1708, & qu’ils reprirent en 1732 pour ne la plus perdre.

Le nombre des bâtimens Européens qui abordent annuellement aux états d’Alger varie ſelon les circonſtances. Il n’eſt jamais conſidérable. Les récoltes les plus abondantes n’y en amènent pas au-delà de cent. Un navire François, grand ou petit, chargé ou vuide, paie pour ſon ancrage 143 liv. 8 ſols, & cette taxe eſt encore plus forte pour les autres nations. Toutes indiſtinctement devroient trois pour cent pour toutes les marchandiſes qu’elles portent : mais ce droit eſt réduit à deux par les arrangemens qu’on fait avec les fermiers des douanes. À leur ſortie, les denrées du pays ne ſont aſſujetties à aucun impôt, parce que le gouvernement en eſt le ſeul marchand.

Quoique les Anglois, les Danois y les Hollandois, les Suédois & les Vénitiens