Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/71

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Cette aſſociation devoit continuer quarante ans ; mais, quelle qu’en ſoit la raiſon, elle n’a pas rempli la moitié de ſa carrière. Quoique les liaiſons de la France avec cet empire ne remontent pas au-delà de 1767, les opérations de cette couronne ſont de beaucoup les plus importantes ; & cependant ſes ventes annuelles ne paſſent pas quatre cens mille francs, ni ſes achats douze cens mille.

Tout ce qui entre dans les états de Maroc, tout ce qui en ſort paie dix pour cent. Chaque navire doit livrer encore cinq cens liv. de poudre & dix boulets du calibre de dix à douze, ou 577 livres 10 ſols en argent. Les monnoies d’Eſpagne ſont celles dont l’uſage eſt le plus général : mais toutes les autres ſont reçues ſuivant leur poids & leur titre.

IX. Origine de la piraterie ſur la côte ſeptentrionale de l’Afrique. Moyens de la réprimer.

Le tableau qu’on vient de tracer des contrées Barbareſques, n’a pu que paroître affreux. L’état de déſolation où on les a vues plongées a été la ſuite néceſſaire du penchant de ces peuples pour la piraterie. Ce goût, fort ancien dans ces régions, augmenta beaucoup, après qu’elles eurent ſecoué un joug étranger. Il devint une paſſion