Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/86

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croit, d’après ces obſervations, pouvoir attribuer la cauſe primitive de la couleur des noirs au climat, à l’ardeur du ſoleil. Il n’exiſte, dit-on, des nègres que dans les pays chauds. Leur couleur devient plus foncée, à meſure qu’ils approchent de l’équateur. Elle s’adoucit ou s’éclaircit aux extrémités de la Zone Torride. Toute l’eſpèce humaine, en général, blanchit à la neige & ſe hâle au ſoleil. On voit les nuances du blanc au noir & celles du noir au blanc marquées, pour ainſi dire, par les degrés parallèles qui coupent la terre de l’équateur aux pôles. Si les Zones, imaginées par les inventeurs de la ſphère étoient repréſentées avec de vraies ceintures, on verroit le noir d’ébène ſe dégrader inſenſiblement à droite & à gauche juſqu’aux tropiques ; de-là le brun pâlir & s’éclaircir juſqu’aux cercles polaires par des nuances de blancheur, toujours plus éclatantes.

Cependant, comme le noir eſt plus foncé ſur les côtes occidentales de l’Afrique que dans d’autres régions, peut-être auſſi embrâsées, il faut que les ardeurs du ſoleil y ſoient ſecondées par d’autres cauſes qui