Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/93

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

long-tems. Tremblez, vous qui repaiſſez les hommes de menſonge, ou qui les faites gémir ſous l’oppreſſion. Vous allez être jugés.

Dans la Guinée, on ne connoît que deux ſaiſons. La plus ſaine & la plus agréable commence en avril, & finit en octobre. Alors, il ne pleut jamais : mais des vapeurs épaiſſes qui couvrent l’horizon interceptent les rayons du ſoleil, & en modèrent les ardeurs : mais il tombe toutes les nuits des rosées aſſez abondantes pour entretenir la végétation des plantes. Durant le reſte de l’année, les chaleurs ſont vives, & ſeroient peut-être inſupportables, ſans les pluies qui ſe ſuccèdent très-rapidement. Malheureuſement, la nature a rarement bien diſposé le terrein pour l’écoulement de ces eaux trop abondantes, & l’art n’eſt jamais venu au ſecours de la nature. De-là l’origine de tant de marais dans cette partie du globe. Ils ſont le plus ordinairement meurtriers pour les étrangers que l’avidité conduit à leur voiſinage. En allumant chaque nuit des feux près de leurs habitations, les naturels du pays purifient un air corrompu, auquel ils ſont d’ail-