Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/122

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de ſes plus grands avantages, celui d’accélérer ſes opérations, perdoit de ſon activité par un nouvel inconvénient : c’étoit la néceſſité où ſe trouvoit le marchand, même dans les parages les plus favorables, de vendre ſes cargaiſons par petites parties. Si quelque homme induſtrieux le déchargeoit de ces détails, ſon entrepriſe devenoit chère pour les colons. Le bénéfice du marchand ſe meſure ſur la quantité des marchandiſes qu’il vend. Plus il vend, plus il peut s’écarter du bénéfice qu’un autre qui vend moins eſt obligé de faire.

Un inconvénient plus conſidérable encore, c’eſt que certaines marchandiſes d’Europe ſurabondoient en quelques endroits, tandis qu’elles manquoient en d’autres. L’armateur étoit lui-même dans l’impoſſibilité d’aſſortir convenablement ſes cargaiſons. La plupart des quartiers ne lui offroient pas toutes les denrées, ni toutes les ſortes de la même denrée. Ce vuide l’obligeoit de faire pluſieurs eſcales, ou d’emporter trop ou trop peu de productions convenables au port où il devoit faire ſon retour.

Les vaiſſeaux eux-mêmes éprouvoient de