mais on la rendit dépouillée de tous les moyens acceſſoires de proſpérité qui lui avoient donné tant d’éclat. Depuis quelques années, elle avoit perdu la plus grande partie de ſon commerce interlope aux côtes Eſpagnoles. La ceſſion du Canada & de la Louyſiane lui ôtoit tout eſpoir de rouvrir une communication qui n’avoit langui que par des erreurs paſſagères. Elle ne pouvoit plus voir arriver dans ſes ports les productions de la Grenade, de Saint-Vincent, de la Dominique, qui étoient devenues des poſſeſſions Britanniques. Un nouvel arrangement de la métropole qui lui interdiſoit toute liaiſon avec la Guadeloupe, ne lui permettoit plus d’en rien eſpérer.
La colonie réduite à elle-même, ne devoit donc compter que ſur ſes cultures. Malheureuſement, à l’époque où ſes habitans pouvoient commencer à s’en occuper utilement, parut dans ſon ſein une eſpèce de fourmi inconnue en Amérique, avant qu’elle eût ravagé la Barbade au point d’y faire délibérer s’il ne convenoit pas d’abandonner une colonie autrefois ſi floriſſante. On ignore ſi ce fut du continent ou de cette iſle que l’inſecte