Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/137

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légers & ſe payoient en denrées. Elles furent converties en métaux, lorſque ces agens univerſels du commerce ſe furent multipliés dans l’iſle. Cependant l’impoſition fut modérée juſqu’en 1765. Elle fut alors portée à 800 000 livres. Trois ans après, il fallut la réduire : mais cette diminution, arrachée par le malheur des circonſtances, finit en 1772. Le tribut fut de nouveau baiſſé en 1778 à la ſomme de 666 000 livres, formant un million des iſles. Il eſt payé avec une capitation ſur les blancs & ſur les noirs, avec un droit de cinq pour cent ſur le prix du loyer des maiſons, avec le droit d’un pour cent ſur toutes les marchandiſes de poids qui entrent dans la colonie & un droit égal ſur toutes les denrées qui en ſortent, à l’exception du café qui doit trois pour cent.

XXIV. État actuel de la Martinique.

Au premier janvier 1778, la Martinique comptoit douze mille blancs de tout âge & de tout ſexe ; trois mille noirs ou mulâtres libres, plus de quatre-vingt mille eſclaves, quoique ſes dénombremens ne montâſſent qu’à ſoixante-douze mille.

Elle avoit pour ſes troupeaux huit mille deux cens mulets ou chevaux, neuf mille