Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/146

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y arrive de plus d’une lieue, par un canal très-bien entendu.

C’eſt à ſon voiſinage que l’aſſaillant fera toujours ſon débarquement, ſans qu’il ſoit poſſible de l’en empêcher, quelques précautions que l’on prenne. La guerre de campagne qu’on pourroit lui oppoſer ne ſeroit pas longue ; & l’on ſeroit bientôt réduit à s’enſevelir dans des fortifications.

Autrefois elles ſe réduiſoient à celles du fort Royal, où l’ignorance avoit fait enfouir ſous une chaîne de montagnes des dépenſes extravagantes. Tout l’art des plus habiles ingénieurs n’a pu donner une grande force de réſiſtance à des ouvrages conſtruits au haſard par l’incapacité même, ſans aucun plan ſuivi. Il a fallu ſe borner à ajouter un chemin couvert, un rempart, & des flancs aux parties de la place qui en étoient ſuſceptibles. Cependant le travail le plus important a été de creuſer dans le roc, qui ſe prête aisément à tout ce qu’on en veut faire, des ſouterreins aérés, ſains, propres à mettre en sûreté les munitions de guerre & de bouche, les malades, les ſoldats, ceux des habitans à qui l’attachement pour la métropole, inſpireroit