Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/158

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aujourd’hui l’opulence. La métropole la vît avec une ſorte de reſpect. Juſqu’alors elle avoit été ſubordonnée à la Martinique, comme toutes les iſles Françoiſes du Vent. On la délivra de ces liens, qu’elle trouvoit honteux, en lui donnant une adminiſtration indépendante. Cet ordre de choſes dura juſqu’en 1768. À cette époque, elle fut remiſe ſous l’ancien joug. On l’en retira, en 1772, pour l’y faire rentrer ſix mois après. En 1775, on lui accorda de nouveau des chefs particuliers ; & il faut eſpérer qu’après tant de variations, la cour de Verſailles ſe fixera à cet arrangement, le ſeul conforme aux principes d’une politique éclairée. Si le miniſtère s’écartoit jamais de cet heureux plan, il verroit encore les gouverneurs & les intendans prodiguer leurs ſoins, leur crédit, leurs affections à l’iſle métropolitaine, immédiatement ſoumiſe à leur inſpection ; tandis que l’iſle aſſervie ſeroit abandonnée à des ſubalternes, ſans force, ſans conſidérations ; & par conséquent, ſans aucun pouvoir, ſans aucune volonté d’opérer le bien.

Les gens de guerre, qui ont opiné pour la réunion des deux colonies ſous les mêmes