Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/160

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colonie dans l’autre ? Juſqu’à la conquête de la Guadeloupe par les Anglois, ſes liaiſons directes avec les ports de France s’étoient bornées à ſix ou ſept navires chaque année. Ses denrées, par des motifs plus ou moins réfléchis, prenoient la plupart la route de la Martinique. Lorſqu’à l’époque de la reſtitution, l’adminiſtration des deux iſles fut séparée, on sépara auſſi leur commerce. Les communications ont été r’ouvertes depuis, & ſont encore permiſes au tems où nous écrivons.

Cet ordre de choſes trouve des cenſeurs en France. Il faut, diſent-ils avec amertume, que les colonies rempliſſent leur deſtination, qui eſt de conſommer beaucoup de marchandiſes de la métropole, & de lui renvoyer une grande abondance de productions. Or, avec les plus grands moyens pour remplir cette double obligation, la Guadeloupe ne fera ni l’un ni l’autre, tout le tems qu’il lui ſera permis de porter ſes denrées à la Martinique. Cette liaiſon ſera toujours la cauſe ou l’occaſion d’un verſement immenſe dans les marchés étrangers, principalement à la Dominique. Ce n’eſt qu’en coupant le pont de