Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/200

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heureux étoient déchargées de la moitié des droits auxquels les autres productions étoient aſſervies.

On commençoit à ſentir le bien qu’alloit produire cette liberté, toute imparfaite qu’elle étoit, puiſqu’elle ſe bornoit à quatre rades ; lorſque Saint-Domingue fut encore condamné à recevoir ſes cultivateurs de la compagnie des Indes, qui n’étoit même obligée de lui en fournir que deux mille chaque année. En vérité, on ne ſait ce qui doit le plus étonner dans le cours des événemens relatifs au Nouveau-Monde, ou de la rage des premiers conquérans qui le dévaſtèrent, ou de la ſtupidité des gouvernemens qui, par une ſuite de réglemens inſensés, ſemblent s’être proposé, ou d’en perpétuer la misère, ou de l’y replonger lorſqu’il ſe promettoit d’en ſortir.

Ce fut en 1722 qu’arrivèrent dans la colonie les agens d’un corps odieux. Les édifices qui ſervoient à leurs opérations, furent réduits en cendres. Les vaiſſeaux qui leur arrivoient d’Afrique, ou ne furent pas reçus dans les ports, ou n’eurent pas la liberté d’y faire leurs ventes. Le gouverneur général qui voulut s’oppoſer à une licence excitée par