Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/206

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qui laiſſe la terre preſqu’habituellement exposée aux ardeurs d’un ſoleil brûlant, doit être remplacée par le ſucre qui la tiendra couverte dix-huit mois de ſuite, & y conſervera long-tems les moindres fraîcheurs. Déjà, quatre habitans des plus aisés ont fait ce changement dans leurs plantations. La nature du ſol permet à vingt-cinq colons de ſuivre cet exemple ; & ils s’y détermineront ſans doute, lorſqu’ils en auront acquis les moyens, lorſque les eaux de la rivière Serpente auront été ſagement diſtribuées. Dans l’état actuel des choſes, toutes les productions du quartier ſe réuniſſent dans un ſeul bourg très-enfoncé dans les terres. L’impoſſibilité de les tranſporter ſur la côte dans la ſaiſon des pluies, les frais indiſpenſables pour les y voiturer dans les tems même les plus favorables, avoient fait imaginer de former cet entrepôt ſur les bords d’une baie profonde où l’on embarque les denrées. Mais cette poſition n’offre pas un arpent de terre qu’on puiſſe cultiver ; mais on n’y trouve point d’eau potable ; mais les eaux ſtagnantes de la mer y corrompent l’air. Ces raiſons ont fait perdre de vue un projet, dont les inconvéniens ſurpaſſoient les avantages.