Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/208

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ſe répand au loin & cauſe ſouvent de grands malheurs. À deux lieues de ſon embouchure eſt un petit bourg où arrivent les navires & où ils chargent les denrées que fourniſſent vingt plantations de café, dix d’indigo, ſix de coton & dix-ſept de ſucre. Le nombre des dernières pourroit être aisément doublé dans une plaine qui a cinq ou ſix mille quarreaux d’étendue : mais les trois les plus floriſſantes de celles qui exiſtent ont à peine atteint la moitié de leur culture ; & les autres ne donnent qu’un foible produit & de mauvaiſe qualité. Les montagnes, quoique couvertes d’une terre excellente, ne rempliſſent pas le vuide. Les conceſſions que le gouvernement y a faites reſteront incultes, juſqu’à ce qu’on ait pratiqué des chemins pour l’extraction des denrées. Cette entrepriſe, qui eſt au-deſſus des moyens des habitans, devroit être exécutée par les troupes. L’oiſiveté & des marais infects ont engourdi juſqu’ici les ſoldats, les ont fait périr ſur les rivages de la mer : la fraîcheur des lieux élevés, l’air pur qu’on y reſpire, un travail modéré, l’aiſance dont il ſeroit juſte de les faire jouir : toutes ces cauſes réunies ne les maintiendroient-elles