Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/220

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cinquante indigoteries, de ſoixante-ſept cafeyères, de trente-quatre cotonneries, que les paroiſſes du Petit-Trou, de Lance-à-Veaux, de Saint-Michel & du grand Goave, verſent dans ſon entrepôt. Il eſt mal ſain & le ſera, juſqu’à ce qu’on ait réuſſi à donner de la pente à la rivière Abaret, dont les eaux croupiſſantes forment des marais infects.

Les dépendances de Léogane ont de l’étendue. On y compte vingt habitations conſacrées à l’indigo, quarante au café, dix au coton, cinquante-deux au ſucre. Avant le tremblement de terre de 1770, qui détruiſit tout, la ville avoit quinze rues bien alignées & quatre cens maiſons de pierre, qui ne ſont plus qu’en bois. Sa poſition dans une plaine étroite, féconde, arrosée, ne laiſſeroit pas beaucoup à déſirer, ſi un canal de navigation lui ouvroit une communication facile avec ſa rade, qui n’eſt éloignée que d’un mille.

S’il étoit raiſonnable de faire une place de guerre ſur la côte de l’Oueſt, Léogane mériteroit la préférence. Elle eſt aſſiſe ſur un terrein uni ; rien ne la domine, & les vaiſſeaux ne peuvent pas l’inſulter. Mais