Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/264

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La cour de Madrid ſe déterminera d’autant plus aisément à céder cette communication, ſi néceſſaire à une nation qui fait cauſe commune avec elle, que ce terrein intermédiaire n’a que peu de valeur. Il eſt inégal, peu fertile & fort éloigné de la mer. On n’y voit que quelques troupeaux épars. Cependant les propriétaires de ce ſol inculte ſeront dédommagés par la France avec une généroſité qui étouffera tous les regrets.

XLIX. Moyens qu’a la partie Françoiſe de S. Domingue pour ſe garantir d’une invaſion étrangère.

Quand la colonie aura toutes ſes poſſeſſions liées & ſoutenues au-dedans par une communication ſuivie & non interrompue, on aura plus de facilité pour repouſſer l’ennemi. Si l’Anglois veut entamer Saint-Domingue par l’Oueſt ou le Sud, il raſſemblera ſes forces à la Jamaïque. Si c’eſt par le Nord, il fera ſes préparatifs aux iſles du Vent, & plus probablement à Antigoa, où eſt l’entrepôt de ſes munitions navales.

L’Oueſt & le Sud ne ſauroient être défendus. L’immenſité de terrein empêche de mettre de la liaiſon & du concert dans les mouvemens. Si on diſperſe les troupes, elles deviennent inutiles par la diviſion des forces. Si on les raſſemble pour ſoutenir des