Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/268

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tomber du ciel. Une grande plage abordable, laiſſera toujours la plaine du cap ouverte à la deſcente. C’eſt moins aux bords de la côte, qu’à l’intérieur des terres, qu’il faut regarder.

Elles ſont généralement couvertes de cannes, dont la hauteur, proportionnée aux différens degrés de la maturité, change ſucceſſivement les champs comme en autant de bois taillis. On y met le feu, ſoit pour couvrir ſes flancs ou ſa marche, ſoit pour retarder la pourſuite de l’ennemi, pour le tromper ou l’étonner. En deux heures de tems, l’incendie offre à la place d’un pays couvert, des eſpèces de chaumes ou de guérets à perte de vue.

La séparation des pièces de cannes, les ſavanes & les places à vivres, ne gênent pas plus les mouvemens d’une armée, que ne le font nos prairies. Au lieu de nos villages, ce ſont des habitations, moins peuplées, mais plus multipliées. Les haies de citronniers épaiſſes & tirées au cordeau, plus impoſantes & moins pénétrables que les clôtures de nos champs : c’eſt-là ce qui fait la plus grande différence de perſpective,