Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/273

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vivres ou des munitions, & qu’elles ſoient ou forcées ou tournées. C’eſt ce qui fit imaginer à Verſailles, il y a quelques années, de bâtir une place forte dans le centre des montagnes. Le maréchal de Noailles appuyoit vivement ce projet. On penſoit alors qu’avec des redoutes de terre diſpersées ſur la côte, on pourroit engager l’ennemi à des attaques régulières, & le miner ſourdement par la perte de beaucoup d’hommes, dans un climat où les maladies les conſomment plus rapidement que les combats. On ne vouloit plus de ces places de guerre, exposées ſur la frontière à l’invaſion des maîtres de la mer, parce qu’incapables de défendre l’habitant, elles ſervent de boulevard au vainqueur, qui les prend & les garde facilement avec des vaiſſeaux, y dépoſe & en tire à ſon gré des armes & des troupes pour contenir les vaincus. Un pays entièrement ouvert valoit mieux, diſoit-on, pour une puiſſance ſans forces maritimes, que des forces éparſes & abandonnées, ſur des rivages dévalués & dépeuplés par l’intempérie du climat.

C’étoit dans le centre de l’iſle gu’on ſe