Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/292

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que ſuffiſans : c’eſt ſuppoſer que la concurrence ſubſiſtera, quoique les profits qui la faiſoient naître ne ſubſiſtent plus. Il faut admettre toutes ces abſurdités, ou convenir que c’eſt le cultivateur des iſles qui paie l’impôt : qu’il ſoit perçu dans la première, dans la ſeconde ou dans la centième main.

Loin d’attaquer ainſi la cultivation des colonies par des impôts, on devroit l’encourager par des libéralités, puiſque par l’état de prohibition où l’on tient le commerce des colonies, ces libéralités ſeroient néceſſairement rapportées à la métropole, avec tous les fruits dont elles auroient été la ſemence.

Que ſi la ſituation d’un état arrièré par ſes pertes & par ſes fautes, ne permet pas de donner des leviers & d’ôter des fardeaux ; on pourroit ſe rapprocher de la meilleure adminiſtration, en ſupprimant du moins le paiement des taxes dans les colonies même, pour en lever le produit dans la métropole. Ce nouveau ſyſtême ſeroit également agréable aux deux mondes.

Rien ne peut flatter l’Américain, comme d’éloigner de ſes yeux tout ce qui lui annonce