Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/301

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La légiſlation y réuſſira, en faiſant dans la forme des milices, tous les changemens qui peuvent ſe concilier avec la police & la sûreté qu’elles doivent avoir pour objet. C’eſt le bonheur des peuples gouvernés, qu’il faut enviſager dans l’uſage de l’autorité. Si le ſouverain ne marche pas vers ce but, il ne vivra que ſur des métaux ou des regiſtres, bientôt usés par le tems, ou dédaignés de la poſtérité. En vain, la flatterie élève aux princes des monumens ſuperbes & multipliés. La main de l’homme les érige : mais c’eſt le cœur qui les conſacre. L’amour y met le ſceau de l’immortalité. Sans lui, les hommages publics n’étalent que la baſſeſſe du peuple & non la grandeur du maître. Il y a dans Paris une ſtatue, qui fait treſſaillir tous les cœurs d’un ſentiment de tendreſſe. Tous les regards ſe tournent vers cette image de bonté paternelle & populaire. Les larmes des malheureux l’invoquent dans le ſilence de l’oppreſſion. On bénit en ſecret le héros qu’elle éterniſe. Toutes les voix ſe réuniſſent après deux ſiècles pour célébrer ſa mémoire. Du fond de l’Amérique, on réclame ſon nom. Dans