Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/306

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ſucceſſion ſe partage également entre trois enfans. Ils ſeront tous ruinés, ſi l’on fait trois habitations ; l’un, parce qu’on lui aura fait payer cher les bâtimens, & qu’à proportion il aura moins de nègres & de terres ; les deux autres, parce qu’ils ne pourront pas exploiter leur héritage ſans faire bâtir. Ils ſeront encore tous ruinés, ſi l’habitation entière reſte à l’un des trois. Dans un pays où la condition du créancier eſt la plus mauvaiſe de toutes les conditions, les biens ſe ſont élevés à une valeur immodérée. Celui qui reſtera poſſeſſeur de tout, ſera trop heureux, s’il n’eſt obligé de donner en intérêts que le revenu net de l’habitation. Or, comme la première loi eſt celle de vivre, il commencera par vivre & ne pas payer. Ses dettes s’accumuleront. Bientôt, il ſera inſolvable ; & du déſordre qui naîtra de cette ſituation, on verra ſortir la ruine de tous les cohéritiers.

L’abolition de l’égalité des partages, eſt le ſeul remède à ce déſordre. Il eſt tems que la légiſlation, aujourd’hui plus éclairée, voie dans ſes colonies plutôt des établiſſemens de choſes, que de perſonnes. Sa ſageſſe