Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/311

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contractée$. Un luxe effréné, que rien ne peut excuſer dans des hommes nés dans la misère, en a réduit pluſieurs à ce manquement de foi. D’autres y ont été entraînés par une indolence inconcevable dans des eſprits ardens qui avoient été chercher au-delà des mers un terme à leur indigence. Les moyens les plus abondans ont péri dans les mains de quelques-uns qui manquoient de l’intelligence néceſſaire pour les faire fructifier. Il s’eſt auſſi trouvé des colons ſans pudeur & ſans principes, qui, en état de ſe libérer avec leurs créanciers, ſe ſont audacieuſement permis de retenir un bien étranger. D’autres cauſes ont encore concouru à diminuer la force des engagemens.

Des ouragans, dont on retraceroit difficilement la violence, ont bouleversé les campagnes & détruit les récoltes. Les bâtimens les plus diſpendieux, les plus néceſſaires ont été engloutis par des tremblemens de terre. Des inſectes indeſtructibles ont dévoré pendant une longue ſuite d’années tout ce qu’on pouvoit ſe promettre d’un ſol fertile & bien cultivé. Quelques denrées, dont la reproduction a ſurpaſſé la conſommation,