Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/327

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les ſirops & les tafias, pour y être conſommés on pour être envoyés où le beſoin les appellera. Rien n’en étendroit davantage la conſommation, que d’autoriſer les navigateurs François à les porter directement dans les marchés étrangers. Cette faveur devroit même s’étendre à toutes les denrées des colonies. Comme une opinion qui choquera tant d’intérêts, tant de préjugés, pourroit être conteſtée, il convient de la fonder ſur des principes développés.

Les iſles Françoiſes fournirent à leur métropole, des ſucres, du café, du coton, de l’indigo, d’autres denrées, dont elle conſomme une partie, & verſe l’autre chez l’étranger, qui lui donne en échange de l’argent ou d’autres marchandiſes dont elle a beſoin. Ces mêmes iſles reçoivent à leur tour de la métropole des vêtemens, des ſubſiſtances, des inſtrumens de culture. Telle eſt la double deſtination des colonies. Pour qu’elles puiſſent la remplir, il faut qu’elles ſoient riches. Pour qu’elles ſoient riches, il faut qu’elles obtiennent une grande abondance de productions, & qu’elles en aient le débit au meilleur prix poſſible. Pour que ce débit