Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/342

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milieu du dernier ſiècle. On n’avoit alors aucune idée arrêtée ſur les contrées du Nouveau-Monde. Il arriva de-là qu’on choiſit pour les conduire la coutume de Paris & les loix criminelles du royaume. Les gens ſages ont bien compris depuis qu’une pareille juriſprudence ne pouvoit pas convenir à un pays d’eſclavage & à un climat, à des mœurs, à des cultures, à des poſſeſſions, qui n’ont aucune reſſemblance avec les nôtres : mais ces réflexions de quelques particuliers n’ont eu aucune influence ſur l’action du gouvernement. Loin de corriger ce que ces premières inſtitutions avoient de vicieux, il a ajouté à l’abſurdité des principes l’embarras, la confuſion, la multiplicité des formes. Auſſi la juſtice n’a-t-elle pas été rendue.

Il en ſera ainſi, juſqu’à ce qu’une légiſlation particulière aux iſles, rende poſſibles, faciles même les déciſions : mais cet ouvrage important ne ſauroit être fait en France, Laiſſez aux colons aſſemblés le ſoin de vous éclairer ſur leurs beſoins. Qu’ils forment eux-mêmes le code qu’ils penſeront convenir à leur ſituation. Lorſque ce grand travail aura été exécuté avec la maturité convenable,

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