Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/368

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voie voguer ſur l’océan un pavillon qui ne tremble point devant celui de la Grande-Bretagne. Le vœu des nations eſt maintenant pour la puiſſance qui ſaura les défendre contre la prétention d’un ſeul peuple à la monarchie univerſelle des mers ; & il n’y a en ce moment que la France qui puiſſe les délivrer de cette inquiétude. Le ſyſtême de l’équilibre ordonne donc que la cour de Verſailles augmente ſes forces navales, d’autant plus qu’elle ne le peut ſans diminuer ſes forces de terre : alors ſon influence partagée entre les deux élémens, ne ſera plus redoutable ſur aucun qu’à ceux qui voudroient en troubler l’harmonie.

Et puiſſe avant que je meure, cette grande révolution déjà commencée, s’achever à la ſuite de quelques-unes des réformes que j’ai indiquées. Alors j’aurai obtenu la véritable récompenſe de mes veilles. Alors je m’écrierai : Ce n’eſt donc pas en vain que j’ai obſervé, réfléchi, travaillé. Alors je m’adreſſerai au ciel, & je lui dirai : « À préſent tu peux diſpoſer de moi, car mes yeux ont vu la ſplendeur de mon pays, & la liberté des mers reſtituée à toutes les nations ».

Fin du treizième Livre.