Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/396

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le premier à tout entreprendre, s’eſt long-tems trouvé, par les entraves de ſon gouvernement, un des derniers à s’inſtruire de ſes intérêts. Il reçut d’abord ſon ſucre des Anglois. Enſuite, il en cultiva pour ſes uſages ; puis pour vendre, juſqu’à ce que les gênes de tous les genres l’euſſent réduit à ſes ſeuls beſoins. Ce ne fut qu’en 1716 que ſes iſles recommencèrent à approviſionner les autres nations. La qualité ſupérieure de leur ſol ; l’avantage d’exploiter des terres neuves ; l’économie forcée de leurs cultivateurs encore pauvres : tout ſe réuniſſoit pour les mettre en état d’offrir leur production à un prix plus bas que les colonies rivales. D’ailleurs elle étoit meilleure. Auſſi à meſure qu’elle ſe multiplioit, celle qu’autrefois on recherchoit ſi fort, étoit-elle repouſſée dans tous les marchés. Vers l’an 1740, le ſucre des plantations Françoiſes ſe trouva ſuffiſant pour l’approviſionnement général ; & à cette époque, les Anglois ſe virent réduits à ne cultiver que pour leurs beſoins. Ils étoient encore très-bornés au commencement du ſiècle : mais l’uſage du thé & d’autres nouveaux goûts en ont prodigieuſement augmenté la conſommation.